Il Nobel per l’Economia al teorico della regolamentazione dei mercati

per Gian Franco Ferraris
Autore originale del testo: Guido Iodice/Antoine Reverchon
Fonte: nextquotidiano/Le Monde/Liberation
Url fonte: http://www.nextquotidiano.it/nobel-per-leconomia-teorico-regolamentazione-dei-mercati/

Il francese Jean Tirole vince il Premio Nobel per l’Economia 2014. Premiati i suoi studi sui mercati imperfetti e sulla loro regolazione “intelligente”.  
Abbiamo ripreso da  www.nextquotidiano.it e dai quotidiani francesi Le Monde e Liberation i coccodrilli felici dell’economista che ha vinto il premio Nobel.

Guido Iodice – 14 ottobre 2014

È Jean Tirole, francese ma con un PhD al MIT di Boston, il Premio Nobel per l’Economia 2014. Tirole, che attualmente dirige la Fondazione Jean-Jacques Laffont presso Ecole d’economie de Toulouse, è noto per i suoi studi sui mercati imperfetti e sulla loro regolazione “intelligente”. Le sue opere maggiori sono due libri, largamente utilizzati nelle Università di tutto il mondo: The Theory of Industrial Organization (MIT Press, 1988) e A Theory of Incentives in Regulation and Procurement, scritto con il suo collega Jean-Jacques Laffont (MIT Press,1993). Come sottolinea la nota dell’Accademia delle scienze svedese, la teoria tradizionale ha trattato poco le forme intermedie come gli oligopoli e la loro regolamentazione mentre si è concentrata sui due estremi, il monopolio perfetto e la concorrenza perfetta.

JEAN TIROLE, PREMIO NOBEL PER L’ECONOMIA 2014

Prima dei lavori di Tirole e Laffont negli anni ’80, la ricerca nell’ambito della regolazione dei mercati era indirizzata a individuare una qualche regola generale che valesse per qualsiasi settore o industria. Ad esempio i tetti per i prezzi dei monopolisti o la proibizione di accordi orizzontali tra concorrenti, mentre era considerata ammissibile quella tra diverse imprese in punti diversi della catena del valore. In parole semplici, si pensava che accordi tra due produttori di automobili fossero male, mentre tra un produttore di auto e uno di gomme fossero bene. Tirole ha mostrato che non sempre è così e che differenti industrie vanno regolate in modo diverso. Ad esempio, la cooperazione nell’ambito dei brevetti è generalmente positiva. Le continue litigation tra Apple e Samsung in questo ambito ci dicono in effetti che la situazione opposta è ben poco desiderabile per il consumatore finale e per il benessere generale.

IL TEMA DELLA REGOLAMENTAZIONE DEI MERCATI

Il tema della regolamentazione è diventato particolarmente importante nell’era delle privatizzazioni degli anni ’90, quando a posizioni dominanti o veri e propri monopoli pubblici si sono sostituiti i privati. Tirole inoltre si è interessato delle “piattaforme”, come Google, Facebook e altri servizi web, che non fanno pagare i loro utenti nonostante il servizio abbia costi notevoli. In effetti essi regalano la piattaforma e realizzano profitti sulle app e la pubblicità. Il prezzo pari a zero, serve ad allargare la base degli utenti, il che aumenta il valore della piattaforma (effetto rete), permettendo di ottenere di più da inserzionisti e venditori di applicazioni. Regalare da un lato, insomma, permette maggiori profitti dall’altro. Tirole ha contribuito a costruire un nuovo impianto teorico, basato sull’idea che il regolatore non possiede una conoscenza perfetta dei mercati. La principale conclusione è che il regolatore – lo Stato – dovrebbe regolare i diversi mercati attraverso un insieme di contratti. All’interno di tale insieme, le imprese dovrebbero essere libere di scegliere quale specifico contratto adottare. In questo modo si ottiene il meglio di entrambi gli estremi, vale a dire la totale centralizzazione della regolamentazione e la sua totale assenza, che si affida completamente alle decisioni decentralizzate degli agenti. Anche il buon senso, insieme a innumerevoli esempi pratici, dicono che la la migliore delle politiche è sempre una via di mezzo tra il controllo centrale e l’anarchia, non solo in Economia. A Tirole il merito di averlo dimostrato rigorosamente.

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Antoine Reverchon – Le Monde

Jean Tirole, qui s’est vu attribuer, lundi 13 octobre, le «prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel» – plus couramment désigné sous le nom de Prix Nobel d’économie – est parfois qualifié «d’entrepreneur en recherche» par ses pairs.

C’est en effet lui qui a fondé, en 2007, l’École d’économie de Toulouse, baptisée d’emblée Toulouse School of Economics (TSE), histoire d’afficher son ambition internationale et de marquer son originalité, d’inspiration américaine, dans le paysage universitaire français.

TSE est en effet une fondation de droit privée regroupant des établissements publics, dont les membres fondateurs sont l’Université Toulouse 1 Capitole, l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), mais dont une bonne partie des financements est apportée par des entreprises privées.

50 % D’ÉTUDIANTS ET 30 % D’ENSEIGNANTS ÉTRANGERS

Jean Tirole a pu bénéficier de la création, en 2006 par la loi-programme sur la recherche, initiée par Claude Allègre alors ministre de l’enseignement supérieur, d’un statut de « fondation de coopération scientifique », qui permettait dedéroger aux règles traditionnelles de la gestion publique des universités et centres de recherche.

Sa longue carrière américaine et la reconnaissance internationale de ses travaux l’ont en effet convaincu que, plutôt que de s’exiler aux États-Unis, à l’instar de nombreux économistes français, il était possible d’exploiter les possibilités – et les limites – du système académique français pour forger une institution d’un type nouveau, capable d’attirer les meilleurs éléments, français et étrangers, et surtout de lever les financements nécessaires à son attractivité.

C’est à peu près sur le même modèle qu’a été fondée, au même moment, l’École d’économie de Paris, aujourd’hui dirigée par François Bourguignon.

Malgré les polémiques que sa création a suscitées dans les milieux universitaires (sur les financements et le statut dérogatoire de l’Ecole, la supposée sélection des étudiants), TSE regroupe aujourd’hui l’ensemble des activités d’enseignement et de recherche en économie de l’université Toulouse-I: la faculté de sciences économiques a été absorbée par TSE en 2011.

Les étudiants peuvent y décrocher leur licence, puis les masters et doctorats, mais les cours sont en anglais à partir du Master 1. Concession faite par M. Tirole pour faire taire les critiques, la sélection est exercée non pas à l’entrée de l’école, mais au passage en L3. TSE accueille 50 % d’étudiants étrangers et 30 % de ses enseignants proviennent de l’étranger.

  • Jean Tirole, un économiste de la complexité des marchés

Chercheur resté fidèle à l’université de Toulouse depuis les années 1990, après être revenu de l’université américaine MIT, Jean Tirole était cité parmi les favoris du Nobel depuis quelques années. Il est présenté par le comité Nobel comme «l’un des économistes les plus influents de notre époque»«Il est l’auteur de contributions théoriques importantes dans un grand nombre de domaines, mais a surtout clarifié la manière de comprendre et réguler les secteurs comptant quelques entreprises puissantes», a expliqué le jury.

«La meilleure régulation ou politique en matière de concurrence doit (…) être soigneusement adaptée aux conditions spécifiques de chaque secteur. Dans une série d’articles et de livres, Jean Tirole a présenté un cadre général pour concevoir de telles politiques et l’a appliqué à un certain nombre de secteurs, qui vont des télécoms à la banque», a résumé l’Académie royale des sciences. «En s’inspirant de ces nouvelles perspectives, les gouvernements peuvent mieux encourager les entreprises puissantes à devenir plus productives et, dans le même temps, les empêcher de faire du tort à leurs concurrents et aux consommateurs», a-t-elle ajouté.

UNE DÉCOUVERTE TARDIVE DE L’ÉCONOMIE

Né à Troyes, d’un père médecin et d’une mère enseignante en lettres, Jean Tirole se dirige d’abord vers les mathématiques, intègre l’Ecole Polytechnique, et découvre l’économie sur le tard, à 21 ans. Ingénieur des Ponts et chaussées, il choisit ensuite de faire doctorat d’économie aux États-Unis, au Massachusetts Institute of Technology. Il arrive à Toulouse en 1991, et y est l’un des fondateurs de l’Institut d’économie industrielle, qui sera le berceau de ce qu’on appelle aujourd’hui «école de Toulouse» en économie.

Il a été médaille d’or du Conseil national de la recherche scientifique (CNRS) en 2007. Seul un économiste l’avait été avant lui, Maurice Allais. Jean Tirole remporte huit millions de couronnes (878 000 euros). C’est la première fois depuis 2008 que le prix Nobel est attribué à un seul économiste.

Seuls deux Français ont reçu cette distinction avant lui : Gérard Debreu en 1983 et Maurice Allais en 1988.

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Jean Tirole succède à trois Américains, Eugene Fama, Lars Peter Hansen et Robert Shiller, qui partaient d’hypothèses opposées pour expliquer l’évolution des marchés financiers : les deux premiers la rationalité des agents, et le troisième les éléments de psychologie pouvant perturber.

Le prix Nobel d’économie, officiellement dénommé «prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel», est le seul non prévu dans le testament de l’inventeur suédois de la dynamite. Il a été créé en 1968 par la banque centrale de Suède, et décerné pour la première fois en 1969. Les autres prix Nobel (médecine ou physiologie, physique, chimie, littérature et paix) ont tous été attribués pour la première fois en 1901.

Le président de la République François Hollande a fait part dans un communiqué de sa fierté pour la France et a adressé au récompensé «ses plus chaleureuses félicitations» «Le Prix Nobel d’économie qui vient de lui être décerné consacre ses travaux de renommée internationale sur la crise financière et la régulation des industries de réseau et du système bancaire», a estimé le chef de l’Etat. Il «vient mettre en lumière la qualité de la recherche dans notre pays», s’est félicité François Hollande pour qui le «rayonnement» de l’Ecole d’économie de Toulouse présidée par Jean Tirole «se voit confirmé».

Sur Twitter, le Premier ministre Manuel Valls a lui aussi commenté ce prix, en estimant qu’il s’agissait d’un «pied de nez au French-bashing».

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À LIRE AUSSI  Les tribunes publiées par Jean Tirole dans Libération«Refonder l’assurance maladie» et «L’union monétaire n’est pas condamnée à l’échec»; la tribune d’Esther Duflo «Un monde meilleur selon Jean Tirole»l’interview de Jean Tirole parue en 2003

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